Ma maison

Ma maison

mercredi 23 février 2011

Aujourd'hui

Depuis lundi, quelque chose a changé. L'actrice semble soudain se fondre dans le décor et se submerger dans la pièce, elle se sent paisible, elle s'interroge moins, son environnement coule maintenant un peu plus dans ses veines, elle sent qu'elle s'y fait. Elle pénètre doucement dans cette trame qu'elle tatonne depuis un moment, consciente des implications de l'aventure. Elle sait que ce n'est pas un compte de fées, mais elle fabrique son bonheur avec ce qu'elle trouve, et ça lui suffit. Aujourd'hui, elle connait la chanson et se laisse glisser le long des notes, sachant que la fin n'est jamais très loin. Elle flotte, bien, comme suspendue dans le temps, loin de tout ce qui tracasse, dans un monde presqu'imaginaire, qui lui laisse s'imaginer que peut-être le moment durera éternellement.
Les bruits du métro qui longe les rails le matin, des cris d'enfants qui bourdonnent dans les oreilles des heures après les avoir entendu, du thé, du riz, beaucoup de riz, un vélo, un parc, le soleil qui se couche et qui brille sur les vitrines des grattes-ciels, un bain minuscule, le bruit des voitures qui passent sur l'autoroute, des hommes en complet, des enfants en uniforme, des femmes en collants, des masses qui s'entassent dans des wagons comme des sardines dans des filets de pêche, tout y est, chaque jour le dessin est refait, certains détails sont changés, mais le résultat est semblable. Cette mélodie, elle la connait si bien, mais elle sait qu'elle l'oubliera un jour. Elle sait que ce qu'elle croit aujourd'hui saisir et dont elle fait maintenant partie lui glissera des mains, que l'air changera, que les paroles s'évanouieront. Alors elle fredonne, avec légèreté, un refrain dont elle ne semble pas pouvoir se lasser.

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